Nuit au Motel Americana pour 40$ avec petit-dej
On se lève peu avant 7h afin d’être prêts à partir en même temps qu’Alberto vers 8h15. Après un câlin, on part pour de bon et on a le cœur lourd encore une fois de quitter un endroit et des gens qui ont marqué notre séjour à l’indélébile. On se console, comme chaque fois, en se disant qu’on reviendra !
Nous voilà donc partis pour Lubbock ou Amarillo, on ne sait pas encore trop, car nous n’avons pas encore trouvé de logement et j’espère toujours une réponse positive des demandes de Couchsurfing que j’ai envoyées. Que nenni, toujours rien vers 15h et on se dit qu’il va falloir improviser !
La route est toujours aussi sympathique, on traverse ici d’immenses champs d’éoliennes puis des champs à pétrole, c’est drôle le contraste de ce pays. On se prend aussi de sérieuses averses pour la première fois. Rien n’arrête Nounou, bien décidé de continuer à conduire.
On arrive donc à Amarillo vers 17h pour visiter le Cadillac Ranch, qu’on pensait être une œuvre d’art comme celles qu’on peut trouver à Marfa et qui s’avère en fait être un terrain de jeux pour les Américains qui viennent tagger et retagger les Cadillac en prenant de laisser toutes les bombes jonchées sur le terrain, rendant non seulement les belles photos difficiles et gâchant surtout tout l’intérêt de l’œuvre. On ne traîne pas et repart déçus vers de nouveaux horizons !
On se dit qu’on va reprendre la Route 66 et continuer notre route jusqu’à Tucumcari au Nouveau-Mexique, grosse étape de la route historique, en faisant quelques stops sur la route pour prendre en photos tous les endroits abandonnés. À Tucumcari, nous trouvons un motel pour 40$ la nuit avec petit-déjeuner rudimentaire. Pas mal. Si vous faites un stop par ici ceci dit, le Historic Route 66 Motel avait l’air vraiment cool.
En plus, on gagne une heure avec le changement d’horaire, ce qui nous fait arriver à 18h et nous permet de nous amuser à prendre plein de photos des endroits désaffectés de la ville, des enseignes de motels et compagnie avec une belle lumière de fin de journée. On trouve le seul bar de la ville où il n’y a pas un rat et prenons deux bières en discutant un peu avec la barmaid, qui nous raconte que ces deux dernières semaines étaient agitées car un ami de son fils, âgé de 15 ans, s’est fait descendre en rue. C’est aussi ça, l’Amérique…
S’en suit la rencontre avec des habitués du bar, un vieux cowboy et sa nouvelle donzelle sortie tout droit d’un show tv des années 70 ! Ils nous demandent tout de suite si c’est nous, les Californiens, puisqu’ils ont vu la plaque de notre Mustang sur le parking. On leur répond que nous venons de France et Belgique et là, bien sûr, c’est la curiosité de l’année et ils ne nous lâchent plus pendant l’heure qui suit, à nous poser plein de questions et surtout nous raconter leur vie et nous montrer toutes les photos qu’ils ont sur leur téléphone. Lorsqu’on parvient finalement à s’éclipser pour aller manger un bout, ils nous feraient presque un câlin et nous disent qu’ils nous adorent et qu’on est extraordinaire et qu’ils espèrent qu’on reviendra… C’est aussi ça, l’Amérique.
Nuit en cuchsurfing chez l’écrivain Robert Wilder
Au petit matin, on s’affaire car on part aujourd’hui pour Albuquerque et Santa Fe, qui ne sont pas loin mais où nous n’avons toujours pas de logement et aucune piste de motel pas cher comme on peut en trouver sur la route 66. J’envoie encore quelques demandes désespérées de Couchsurfing avant d’aller prendre le petit-déjeuner et HALLELUJAH! Une réponse positive et quasi immédiate de Rob Wilder à Santa Fe. Cool ! Son profil ne renseigne pas grand chose, si ce n’est qu’il aime la cuisine, est professeur de français et écrivain, a une petite maison authentique Adobe et ne peut accueillir du monde que lorsqu’il n’a pas son fils. On a de la chance somme toute ! On lui dit qu’on passe d’abord par Albuquerque et il nous conseille d’aller manger à la Taqueria Mexicana, petit bouiboui du centre-ville qui s’avère être le meilleur mexicain du Nouveau-Mexique. On valide et recommande chaudement. Adresse plus bas !
On visite donc Albuquerque vite fait en voiture. On y venait surtout pour voir les quelques lieux de tournage de la série mythique Breaking Bad, qu’on a adorée. On voit la maison de Walter White, son Car Wash ou encore le motel où Jessie voyait sa pute droguée, mais on arrête rapidement car finalement, en vrai, ce n’est pas la même chose qu’à la TV.
On arrive donc à Santa Fe vers 15h, où Rob est en train de lire dans son jardin avant. La maison est super mignonne, une vraie maison Adobe, et le premier contact avec notre hôte excellent. On s’était arrêtés pour lui acheter une bouteille de vin ainsi qu’une autre à déguster tout de suite, car on avait un peu soif. On s’attable donc dehors avec lui et faisons connaissance. Il nous fait goûter sa soupe de green chili version « mild » qui mijote depuis ce midi et c’est drôlement bon. Ca promet !
Autour de deux verres de vin, on apprend que Rob est professeur d’anglais au lycée et père de deux enfants, mais qu’il est surtout un écrivain à succès avec son livre « Daddy Needs A Drink » qui a été traduit en allemand et en estonien (il ignore aussi pourquoi) mais pas en français. Il est d’ailleurs le point de terminer son second livre. Je lui demande où je peux acheter son livre et il m’en offre une copie « hard back » qu’il dédicace, je suis fan ! Surtout que son livre est très drôle, je vous mets un lien ci-dessous vers sa description en anglais. On apprend aussi que la fille de l’écrivain à succès Jack Kerouac a vécu dans cette même maison ! Décidément, c’est un repère d’artistes.
Il nous demande comment était Albuquerque, on lui explique qu’on y allait surtout pour Breaking Bad et là, il nous dit :
– « Vous voyez qui est Skyler ? »
– « Oui bien sûr, la femme de Walter White ! »
– « Je suis sorti avec elle pendant un an, à la fin de la série. C’était de la folie ! »
Say whaaaaat ? On hallucine de la coïncidence et on écoute avec attention l’histoire délirante de son année avec la star d’une des séries les plus populaires des États-Unis. On le voit à ses côtés dans la vidéo où elle remporte son Emmy de la meilleure actrice, il nous raconte la folie du Comic Con à leurs côtés, les fans arrachant jusqu’au t-shirt de Jessie et le mariage complétement démentiel de Jessie et sa femme à Malibu (je n’ai pas retenu son vrai nom).
On part ensuite faire des courses pour lui faire à manger ce soir, pour le remercier de son hospitalité. Après beaucoup d’hésitation et le mexicain ultra copieux du midi, on opte pour un gazpacho de concombre et menthe en entrée, des aubergines parmigiana en plat et des fraises en dessert. Rob, de son côté, propose de nous faire ses mythiques margaritas et on prend donc un apéro à rallonge en se racontant l’histoire de nos vies et nos diverses péripéties respectives. On rit et on passe une soirée extra où on finit un peu bourrés à la Margarita Grande, une margarita améliorée au Grand Marnier. Décidément, on ne pouvait pas mieux tomber !
Nuit en cuchsurfing chez l’écrivain Robert Wilder
Comme on dort sur le canapé-lit du salon de Rob, on se réveille avec des petits yeux en même temps que lui vers 7h30. Antoine traîne encore un peu au lit pendant que je prends un premier café avec Rob. Il travaille à son livre et moi au blog et on déjeune tranquillement avec le pain qu’on a acheté la veille chez Trader Joe’s et la confiture Bonne Maman qu’il nous restait.
Une fois réveillés, douchés et notre foie un peu rétabli, on se met en route vers le petit village de Chimayo, lieu de pèlerinage réputé et surtout sanctuaire religieux à l’architecture mexicaine que je ne voulais pas rater, non pas parce que je suis croyante mais parce que j’aime la beauté des choses et que cet endroit est juste magique ! On prend notre temps entre les lieux de recueil et quelques beaux clichés avant de repartir dans la direction opposée, vers les montagnes de Los Alamos, pour visiter la réserve nationale Valles Caldera, un parc assez récent recommandé par Rob.
Chemin faisant, on s’arrête à plusieurs reprises pour admirer la vue sur les montagnes arides qui nous entourent, c’est difficile d’imaginer qu’en hiver, cet endroit est recouvert de neige. La région offre vraiment un climat agréable qui nous plaît plus que la chaleur humide du Texas. On arrive à Los Alamos, grosse ville en haut des montagnes, vers 13h et on décide de s’arrêter au supermarché pour s’acheter un petit truc à manger. Il s’avère que le supermarché est immense et offre plusieurs espaces de restauration, dont un bar à bière et vin qui sert aussi de superbes sandwiches grillés. Il ne nous en faut pas plus qu’un sandwich BLT à la burrata pour nous convaincre et on s’attable donc là avec deux bières en happy hour, heureux comme des bossus !
On repart vers Valles Caldera, toujours aussi émerveillés à la vue de ce qui nous entoure. Une fois la montagne traversée, on arrive sur une immense plaine, dite Valle Grande, faisant partie de la réserve Valles Caldera. La Valle Grande a été formée par une énorme éruption volcanique il y a à peu près un million d’années. Aujourd’hui, elle est le terrain de jeu de la deuxième plus grande population d’élans du Nouveau-Mexique ! Dans la réserve, vous aussi apercevoir des biches, des oiseau-mouche, des marmottes mais aussi des coyotes, des ours noirs, des aigles et des oiseaux bleus. Comme on n’a jamais de chance, on n’a vu que des biches, des marmottes et des oiseaux divers et variés, mais nous n’avons pas non plus pu rester très longtemps vu que nous devions être rentrés pour 18h. Rob nous prépare à dîner ce soir ! Nous avons aussi le privilège de rencontrer sa compagne et ses deux enfants adorables. On finit donc sur de nouvelles margaritas et des tacos à la viande de porc que Rob faisait mariner depuis la veille quand il a su que nous venions, et c’était juste parfait. On n’a pas envie de partir, et on demande donc à Rob si nous pouvons rester une nuit de plus. Comme la vie est souvent bien faite, son fils qui devait revenir chez lui le lendemain a annulé et nous pouvons donc rester. Que demander de plus ?
Nuit en cuchsurfing chez l’écrivain Robert Wilder
Aujourd’hui, on se lève à la même heure, mieux reposés puisqu’on y a été moins fort sur la tequila. Rob propose d’aller chercher des croissants pour moi avec Antoine dans la boulangerie française de Santa Fe. Décidément, cet homme est un gentleman par dessus le marché ! Les viennoiseries sont un peu décevantes, mais la ficelle est très bonne et nous goûterons aussi demain les beignets (spécialité du samedi), qui sont aussi divins. Ces gens ont un succès fou d’ailleurs et nous donnent vraiment envie d’ouvrir un business ici !
On part avec les vélos de Rob sur les coups de 11h découvrir le centre-ville de Santa Fe que nous ne connaissons pas encore. On peine un peu, mais heureusement il ne fait pas trop chaud par ici ! On s’arrête au Thrift Shop (magasin de seconde main) de Santa Fe et on y passe une bonne heure tellement c’est grand ! Je ressors avec un nouveau (enfin, vieux, tu vois quoi) jeans canon et Antoine bredouille.
Il est déjà presque 13h et la Belgique joue aujourd’hui ! On file à la maison se changer (parce que je voulais mettre mon nouvel achat bien sûr) et rejoignons le Sports bar de Santa Fe. La Belgique marque dans la foulée et c’est la fête ! Rob nous rejoint peu après et est à fond pour la Belgique, c’est chou. Sauf qu’après, comme vous le savez, c’est la ramassée et on fait beaucoup moins les malins. Rob ne cesse de dire qu’il est désolé en voyant ma tête dépitée, c’en est drôle !
Il repart à la maison et nous voulons aller au musée d’art contemporain de la ville, le Meow Wolf, chaudement recommandé par Rob également. Arrivés sur place, on déchante une première fois à la vue de la queue et une deuxième fois à la vue du prix de l’entrée : 18$ par personne. On passe notre tour et on décide de rentrer à la maison avec une bouteille de vin rouge argentin pour noyer mon chagrin. Ca fonctionne plutôt bien ! Robert nous annonce qu’un de ses meilleurs amis nous invite à dîner dans sa superbe maison avec piscine où nous pourrons nous baigner et que par dessus de marché, l’homme est un excellent cuisinier. Exciting !
C’est donc comme ça que nous faisons la connaissance de Michael, qui a une superbe maison, est un très bon cuisinier, parle un peu français mais qui surtout, est un homme extrêmement sympathique qui nous accueille chez lui à bras ouverts et nous fera rire toute la soirée. On cuisine à 14 bras dans une bonne ambiance, on commence par une assiette de délicieuses palourdes, on propose de poursuivre avec des asperges dont Michael ne savait pas encore exactement que faire, que nous préparons avec une sauce beurre et vin blanc et à la flamande, ce qui semble charmer notre tablée. On enchaîne avec une belle pièce de saumon, des légumes anciens grillés, une belle salade dont Nounou prépare la divine vinaigrette et des fèves. On accompagne le tout de superbes boissons, à commencer par le cocktail gin de Michael, suivi d’un pétillant local façon champagne (par des Français installés dans la région) de Rob, d’un délicieux chenin blanc de Californie de la famille de Michael et du Morgon côte du Py que nous avions amené pour remercier tout le monde de leur incroyable générosité envers nous. On termine la soirée en jouant aux « Cards against Humanity », un jeu de carte que j’avais pu découvrir avec mon amie Marion lors de sa pendaison de crémaillère à Séoul et qui est tout simplement ENORME.
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